L’invité.e de 11h et quelques

Le corps est notre première maison dit l’un, la planète est un jardin dit l’autre.Tous deux parlent de mouvement “avec”, et non contre, que ce soit à l’écoute de la nature ou du corps qui change. Tous deux observent, notent, racontent, déplacements scéniques, déplacements botaniques, réaction en chaîne, effet papillon, chacun dans son espace de création, scène ou jardin.Et si les deux ne faisaient qu’un? Et si on créait un espace comme un pas de côté, comme un petit écart génial où le mouvement et le récit s’entremêlent entre vagabondages et conversations pour fabriquer un temps précieux, une poésie où humain et nature sont enfin en paix.Un sacré beau terrain de jeu qu’inventent mes deux invités du jour Gilles Clément jardinier/écrivain et Christian Ubl chorégraphe/danseur. Un enregistrement fait à la Fabrique dans le parc des Trinitaires où ils ont creusé les sillons de création de la pièce Vagabondages et conversations grâce au dispositif ART de la Comédie de Valence

UCNI : Univers créatif non identifié. Un truc barré qui nous enrobe de marshmallow pour mieux donner des coups de griffes au réel. Entre triomphe de faux kitsch, histoires sans images, et paroles filmées, mon invité du jour nous secoue les hémisphères sur des notes électro pop rap. Un flow en rose pastel hérissé de rocaille, des mots qui grincent dans un sourire triss comme Dalida. Il brode au petit coup de poing sa patte ancrée au réel avec de larges marges emplies de flamands roses, de tante Gisèle et du Mont Gerbier de Joncs. A force de pas payer de mine, il s’impose, l’air de rien, dans nos imaginaires. Vous l’avez peut-être croisé au détour d’une rue du vieux Bourg entouré d’un monsieur cheval ou autre personnage en plein tournage de clip, il est peut-être votre voisin, va savoir… J’ai le grand plaisir d’accueillir Oscar Les Vacances

L’art est polymorphe par essence et celui que je reçois aujourd’hui a choisi le regard comme vecteur premier de sa lecture du monde. Il entre dans ses sujets par le corps, immergé dans le réel pour mieux en révéler les réalités multiples. Non pas un « faiseur d’images” mais un montreur-raconteur, un géologue-alchimiste dévoilant son sujet par strates. La terre où est né le soleil est le titre de l’exposition qu’il présente au CPA à Valence à partir du 31 janvier, j’ai le plaisir d’accueillir Julien Lombardi, photographe plasticien. Centre du Patrimoine Arménien

Deux invités aujourd’hui, l’une chante l’autre pas, l’un danse, l’autre aussi. Ca pourrait commencer comme une comédie musicale. Pourtant ces deux là n’avaient rien pour se rencontrer à priori. Lui s’est affranchi des entrechats et pas chassés pour donner son histoire du monde en mouvements d’aujourd’hui. Il nous donne à voir et à ressentir les creux, les interstices où se lovent les humains pour écrire leurs destins. Elle son destin elle le tord, le ré-écrit, le construit avec sa voix, son corps et une incroyable énergie qui vient vous percuter les tripes. Non ce n’est pas une comédie musicale dont ils vont nous parler même si ça joue à la Comédie de Valence, qu’on va entendre de la musique, voir de la danse. Ce n’est pas du documentaire non plus, c’est un temps hybride partagé avec nous spectacteurices lui chorégraphe, elle chanteuse danseuse et eux là-bas chanteurs et danseurs, en Ouganda mais tout proches au travers de l’écran. La Comédie de Valence

Ce n’est pas un ou une invité.e aujourd’hui mais DES invitées !Attention ! Vous allez voyager par les oreilles et les papilles. Elles sont 3, viennent d’horizons différents et ont une passion commune la cuisine.Elles sont femmes, volontaires, passionnées et passionnantes et elles participent à la formation Saveurs du monde, une aventure portée par l’ADIE. J’ai le grand plaisir d’accueillir Awa, Chidinma et Nathalie qui apportent dans le studio et leurs cuisines la culture et les parfums du Sénégal, du Nigéria et du Congo Brazzaville. Mais aussi Lucie Cordier conseillère à l’ADIE qui les accompagne dans la formation. On salue aussi Saran, Arnisa et Fatjona qui font partie de la formation mais qui ne pouvaient être là.

En France on aime bien mettre les gens, en général, et les artistes en particulier, dans des cases bien bordées, ça rassure et c’est facile surtout pour les gens de médias… Pourtant il n’y a que l’étroitesse de nos imaginaires qui mette un frein aux possibles en matière de création. Le sang dans les veines de mon invité du jour doit pulser d’une drôle de manière. J’imagine un débit puissant que vient contraindre une suite de battements doux qui laissent place à une accélération et un débordement. Le rythme est son essence, et de la batterie il est passé aux machines, peut-être pour balayer les limites ou pour se confronter à de nouveaux défis, pour éviter une forme de confort. Il va nous en parler. Il est venu dans la Drôme pour faire pousser son jardin sonore, élargir son champ de possibles, j’ai le plaisir d’accueillir Hyacinthe Chetoui nommé aussi I am Sparrow, batteur, compositeur, inventeur de voyages sonores.

Son nom évoque immédiatement des sons métalliques de frottements, des sons plus sourds de masse qui s’affaisse sur une surface, des informations criées à la volée, des sons de corps qui s’évitent qui s’agitent mais aussi de moteurs qui vrombissent, de boules qui claquent, de balle contre le cannage d’une raquette, de neige qui crisse sous la planche. Ce qui vient en tête ce sont aussi des gestes, précis, recommencés, affinés, techniques, la main qui fait sauter la poêle, celle qui se pose sur l’épaule de l’ami, celle qui met délicatement la dernière touche à l’assiette avant de partir en salle pour que le regard précède le goût en gourmandise. Vous commencez à voir l’univers du bonhomme ? Tous vos sens seront convoqués aujourd’hui pour partager ce moment avec mon invité et je n’ai pas parlé des deux qui vont vous paraître les plus évidents, le goût et l’odorat, puisque j’ai le plaisir d’accueillir Michel Chabran, dans ma cuisine radiophonique !

« A coeur vaillant rien d’impossible », ce vieux dicton colle bien à mon invité du jour.Durant sa carrière professionnelle il a accompagné de nombreuses personnes différentes, empêchées pour moult raisons d’accéder à tous les possibles.Empêchées ? Qu’à celà ne tienne ! Le bonhomme a relevé les défis et réalisé des tours de force mais surtout d’humanité incroyables.On aurait pu croire que la retraite allait calmer la bête mais que nenni ! Oeuvrer pour les plus fragilisés c’est son combat et il continue sans lâcher quoi que ce soit !J’ai le plaisir d’accueillir un homme de coeur et de convictions Joël Ducros

On les a découvert il y a quelques années maintenant et avec Pokor Ler ils ont conquis le grand public à La Réunion et partout. Ils reviennent aujourd’hui avec un nouvel album intitulé LAZ et une formation qui a un peu évolué. J’ai le plaisir d’accueillir le groupe SAODAJ et particulièrement :Marie LANFROY – Chant, Bobr’, Kayamb, Tarlon

Comme les cigognes, les SENDA reviennent chaque année. Des plumes pour les mots, des becs en virgule, des points comme les yeux de jais.Les SENDA, ce sont les Studios d’écriture nomade en Drôme et en Ardèche créés par la Comédie de Valence et menés par des autrices et auteurs choisis. Celle qui mène les ateliers cette année vient planter des graines du Bénin dans la vallée de la Drôme.Comédienne et metteuse en scène elle est aussi géographe fera-t-elle changer la topographie de nos imaginaires, dévier le cours des discussions comme ceux des rivières ? Le texte qu’elle propose de créer a pour titre provisoire « Ne plus être », comme une série de questions sur l’existence nous dit-elle, aujourd’hui je lui propose d’être totalement avec nous, j’ai le plaisir d’accueillir Nathalie Hounvo Yékpé.