Énergies, par Virginie Chaput

Les semaines qui viennent de s'écouler ont été riches d'événements ultra consommateurs en énergie. Aujourd'hui, nous allons décrypter les enjeux énergétiques et socio-politiques embarqués par le vol de 11 minutes de Katy Perry dans l'espace et la tendance des starter packs générés par IA. Au-delà du rappel des consommations énergétiques effarantes que ces deux actions ont engendrées, c'est surtout de logiques de priorisation et de confrontation d'imaginaires que nous allons discuter.  Une chronique de Virginie Chaput (laboratoire ELICO).

Nous allons revenir sur un scandale qui a explosé il y a quelques années : Total énergies savait depuis les années 1970 ce que ses activités extractivistes impliquaient en matière de dérèglement climatique. L'occasion d'interroger ensemble une tendance informationnelle: la communication de combat, mais aussi de questionner la pertinence de la rationalité instrumentale comme unique gouvernail de nos trajectoires sociales.“C’est David contre Goliath à l’heure des smartphones qui s’est rejoué.”“Ce mouvement citoyen nous en apprend beaucoup sur les répertoires contemporains des luttes environnementales.” “La mobilisation contre EACOP est singulière : on se place dans le registre de la tactique, de la stratégie, et de la communication de combat.”“Le service de recherche interne de Total était en mesure dès 1971 d’observer un lien de causalité entre l’extraction, la combustion et la consommation d’énergies fossiles, et le réchauffement planétaire global.” “Total savait et n’a rien fait. Plus encore, Total savait et a tout fait pour minimiser, entretenir le doute et la confusion. Total savait et a perturbé le processus de légifération et de décision pour endiguer la crise climatique.”“Dans l’imaginaire démocratique, le lobbying est considéré comme une industrie du mensonge responsable d’un enrayement des institutions démocratiques.”Une chronique de Virginie Chaput (laboratoire ELICO). 

Dans cette chronique, interrogeons les raisons pour lesquelles le kérosène n’est pas taxé, ainsi que les enjeux autour du boycott de l’avion comme récit d’une écologie dominante.“La pollution engendrée par l’avion est connue mais la démocratisation de son usage en limite la pleine considération.”“À partir des années 1950, on note une multiplication par 25 du trafic aérien.”“Pour le moment, la solution pour réduire l’impact climatique de l’avion, c’est d’en réduire l’usage.”“L’avion a été le véhicule par excellence de diffusion d’un nouvel imaginaire de maîtrise de la nature et le promoteur de la possibilité d’échapper à sa condition d’homme pour embrasser une liberté sans frontière.”“Il symbolise une forme de réussite sociale et participe d’une socialisation distinctive.”“Le nombre de voyageurs n’augmentent pas, le nombre de voyages si.”“On ne peut pas exiger les mêmes efforts et les mêmes responsabilités à tous les voyageurs qui osent prendre l’avion. Pour réduire collectivement l’usage de l’avion, il nous faut nous armer de nuance.” “Une première solution serait d’instituer une taxe grand voyageur. Une autre consiste à taxer le kérosène, qui inciterait à arbitrer des choix, et privilégier d’autres moyens de transports pour les courts et moyens trajets.” “Rien ne bouge et même Augustin de Romanet, PDG des Aéroports de Paris, s’en étonne et incite les usagers à faire preuve de responsabilité par rapport à l’avion tant que des technologies moins polluantes ne sont pas démocratisées.”Une chronique présentée par Virginie Chaput, doctorante en sciences de l’information et de la communication à ELICO et ATER à Sciences Po Lyon.

Énergies - La ville idéale Embarquons dans un exercice de pensée et imaginons la ville idéale dans la lignée utopiste du XIXème siècle. Nos villes idéales contemporaines sont résilientes, végétalisées, accueillantes pour la biodiversité endémique et surtout autonomes pour limiter les flux nécessaires à leur fonctionnement. Quels sont des leviers pour parvenir à cette autonomie énergétique rêvée ?Une chronique Radio Anthropocène présentée par Virginie Chaput, en partenariat avec Université Jean Moulin Lyon 3 - Laboratoire ELICO - Sciences Po Lyon. Cet épisode a été réalisé dans le cadre d’une journée spéciale Master Gestion des Territoires et Développement Local de l’Université Jean Moulin Lyon 3 le 24 janvier 2025 à la MILC. “Il faut entamer le travail de politisation des enjeux énergétiques par un questionnement approfondi quant à nos besoins en énergie.” “Une approche par les besoins suppose une relecture de l’ensemble de notre organisation sociale et constitue une voie souhaitable pour réellement mettre en œuvre la transition énergétique.” “Le point de départ de la transition ne peut être une simple réorientation du système socio-technique actuel mais bien une réduction massive des besoins qui le structure. Pour cela nos modes de vie doivent s’extraire de l'individualisme.” “C’est en partageant que l’on sera en mesure de rationaliser nos besoins et usages et de limiter nos consommations énergétiques.” “Pour repenser et requalifier nos besoins, une perspective serait d'embrasser l’horizon de la multiplication des espaces de convivialité. La perspective de la joie comme élan politique.” 

Cet épisode revient sur une actualité toute chaude: le 31 décembre 2024 était le dernier jour pour faire sa demande de chèque énergie. Dispositif d'aide à la lutte contre la précarité énergétique, visant le lissage des inégalités d'accès à l'énergie, nous questionnons son efficacité et surtout les déviances d'une organisation systémique qui favorise intrinsèquement une distribution inéquitable des ressources énergétiques.Énergies, la chronique présentée par Virginie Chaput, propose d’interroger le secteur de la transition énergétique par l’angle des discours circulant à son sujet. En s’appuyant sur les grands thèmes diffusés pour définir médiatiquement la transition énergétique, nous levons le voile sur les postures politiques et techniques et les représentations sociales sous-jacentes. Une émission en partenariat avec Université Jean Moulin Lyon 3 - Laboratoire ELICO - Sciences Po Lyon.“Institutionnaliser une idée clé, celle de précarité énergétique. Est en situation de précarité énergétique une personne qui éprouve dans son logement une difficulté particulière à disposer de la fourniture d’énergie nécessaire à la satisfaction de ses besoins élémentaires. Trois facteurs maximisant la vulnérabilité des personnes : la précarité économique, les piètres qualités thermiques, et l’augmentation des tarifs de l’énergie.”“Si l’ouverture des marchés de l’énergie permet l’intégration facilitée d’énergies renouvelables dans les réseaux, force est de constater que la considération de l’énergie comme bien de première nécessité s’éloigne.”“Le souci de l'approvisionnement et de la décarbonation permet d’anoblir la libéralisation du marché de l’énergie.”

Explorons ensemble les enjeux sociaux, politiques et économiques des discours de la transition énergétique.  Cette chronique propose d’interroger le secteur de la transition énergétique par l’angle des discours circulant à son sujet. Il s’agit donc de considérer que la promotion soutenue de certaines thématiques au sujet de la notion contribuent à en stabiliser le sens. En s’appuyant donc sur les grands thèmes diffusés pour définir médiatiquement la transition énergétique, nous levons le voile sur les postures politiques et techniques et les représentations sociales sous-jacentes.