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Épisode
9 avril 2025 - 16min
Lamalif est le titre de cette revue marocaine née le 15 mars 1966 et qui s’est arrêtée en juin 1988. Un arrêt qui n’a rien d’un choix ; c’est le résultat d’une conjoncture politique qui ne tolérait plus ce que véhiculait cette publication et encore moins son succès… Sa...
Lamalif est le titre de cette revue marocaine née le 15 mars 1966 et qui s’est arrêtée en juin 1988. Un arrêt qui n’a rien d’un choix ; c’est le résultat d’une conjoncture politique qui ne tolérait plus ce que véhiculait cette publication et encore moins son succès… Sa rédactrice en chef, Zakya Daoud, de son vrai nom Jacqueline Loghlam, a mis près de 20 ans à raconter son histoire. Elle donne une sorte d’explication à ce délai nécessaire dès les premières lignes :« L’intention première de ce livre était de reprendre certains articles de Lamalif, les plus marquants ou en les classant par thèmes. Je n’y suis pas arrivée. Les 15 volumes de la collection des 200 numéros me brûlent encore les mains, comme un cadavre trop chaud. Je mesure ainsi que je ne me suis jamais remise de la mort de Lamalif, de son assassinat. En 1988, après l’acte de décès, je ne parvenais même pas à monter dans mon bureau de la rue Delfy Dieude, devenue rue Khadija Bint Loualid, à Casablanca : je m’asseyais, tremblant d’angoisse sur ma chaise, tétanisée. Plus tard, rédigeant Féminisme et politique au Maghreb, j’entrepris de consulter la collection, et, à ma stupéfaction, les volumes, posés sur mes genoux, tressautaient au rythme de tremblements incompressibles. Le temps, les décennies plutôt, ayant passé, j’ai pensé être guérie, la distance enfin installée et la possibilité de raconter cette histoire s’est imposée comme une nécessité. J’ai cherché des témoins qui puissent m’apporter l’indispensable recul. Je ne les ai pas trouvés. Chacun a pris sa voie, chacun a ses occupations. Beaucoup tentent de regarder vers l’avenir et non vers un passé, jusqu’il y a peu, encore gênant. Lamalif reste le signe d’un regret qu’il semble encore difficile d’exprimer, bien que son existence revienne actuellement dans les esprits comme une nostalgie lancinante. »Les années Lamalif, 1958-1988. 30 ans de journalisme au Maroc de Zakya Daoud, La Croisée des Chemins, 2024Extraits sonores :Interview de Zakya Daoud au Maghreb des Livres par le Centre Culturel du Monde Arabe (CCMA), Paris, juin 2024Survivor des Destiny's Child (2001), paroles et musique de Beyoncé Knowles , Anthony Dent et Mathew KnowlesMontage et réalisation : Othmane JmadHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Lamalif est le titre de cette revue marocaine née le 15 mars 1966 et qui s’est arrêtée en juin 1988. Un arrêt qui n’a rien d’un choix ; c’est le résultat d’une conjoncture politique qui ne tolérait plus ce que véhiculait cette publication et encore moins son succès… Sa rédactrice en chef, Zakya Daoud, de son vrai nom Jacqueline Loghlam, a mis près de 20 ans à raconter son histoire. Elle donne une sorte d’explication à ce délai nécessaire dès les premières lignes :
« L’intention première de ce livre était de reprendre certains articles de Lamalif, les plus marquants ou en les classant par thèmes. Je n’y suis pas arrivée. Les 15 volumes de la collection des 200 numéros me brûlent encore les mains, comme un cadavre trop chaud. Je mesure ainsi que je ne me suis jamais remise de la mort de Lamalif, de son assassinat. En 1988, après l’acte de décès, je ne parvenais même pas à monter dans mon bureau de la rue Delfy Dieude, devenue rue Khadija Bint Loualid, à Casablanca : je m’asseyais, tremblant d’angoisse sur ma chaise, tétanisée. Plus tard, rédigeant Féminisme et politique au Maghreb, j’entrepris de consulter la collection, et, à ma stupéfaction, les volumes, posés sur mes genoux, tressautaient au rythme de tremblements incompressibles. Le temps, les décennies plutôt, ayant passé, j’ai pensé être guérie, la distance enfin installée et la possibilité de raconter cette histoire s’est imposée comme une nécessité. J’ai cherché des témoins qui puissent m’apporter l’indispensable recul. Je ne les ai pas trouvés. Chacun a pris sa voie, chacun a ses occupations. Beaucoup tentent de regarder vers l’avenir et non vers un passé, jusqu’il y a peu, encore gênant. Lamalif reste le signe d’un regret qu’il semble encore difficile d’exprimer, bien que son existence revienne actuellement dans les esprits comme une nostalgie lancinante. »
Les années Lamalif, 1958-1988. 30 ans de journalisme au Maroc de Zakya Daoud, La Croisée des Chemins, 2024
Extraits sonores :
Interview de Zakya Daoud au Maghreb des Livres par le Centre Culturel du Monde Arabe (CCMA), Paris, juin 2024
Survivor des Destiny's Child (2001), paroles et musique de Beyoncé Knowles , Anthony Dent et Mathew Knowles
Montage et réalisation : Othmane Jmad
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Pas de transcription pour le moment.
Loubna Serraj
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