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Épisode
10 juin 2025 - 31min
Dans le cadre de la série audio Afrique du Sud et la Suisse, une "amitié" en or, produite par geneveMonde et Histoire Vivante (RTS), nous avons rencontré le journaliste d’investigation Jean-Philippe Ceppi. Auteur du reportage explosif diffusé dans Temps Présent le 29 avril 1999, il revient pour nous sur une affaire...
Dans le cadre de la série audio Afrique du Sud et la Suisse, une "amitié" en or, produite par geneveMonde et Histoire Vivante (RTS), nous avons rencontré le journaliste d’investigation Jean-Philippe Ceppi. Auteur du reportage explosif diffusé dans Temps Présent le 29 avril 1999, il revient pour nous sur une affaire d’État aussi opaque que dérangeante.Alors que l’Afrique du Sud est isolée sur la scène internationale en raison de sa politique d’apartheid, la Suisse refuse de se joindre aux sanctions économiques. Dans cette brèche diplomatique, ses services de renseignement maintiennent – et même renforcent – leurs contacts avec leurs homologues sud-africains.Jean-Philippe Ceppi enquête sur ces relations dès la fin des années 1990. Son investigation le mène jusqu’à Peter Regli, chef du renseignement militaire suisse, confronté sans détour dans le reportage de Temps Présent. Derrière les sourires diplomatiques, c’est un réseau discret mais structuré de collaborations confidentielles qu’il met en lumière.Le journaliste de la RTS explique que ces liens se sont développés dans une logique typique de guerre froide : la peur du communisme permettait de justifier des alliances improbables, y compris avec un régime raciste. La Suisse échange alors des informations sensibles avec l’Afrique du Sud, notamment sur des armes chimiques et bactériologiques. Le nom de Wouter Basson – surnommé « Docteur la Mort » – revient régulièrement : ce médecin militaire sud-africain était chargé du programme « Coast », visant à développer des armes de destruction massive à visée sélective.Intermédiaires, manipulations et arrestationUn personnage-clé relie les acteurs suisses et sud-africains : Jürg Jacomet, agent suisse décédé en 1998, que Ceppi identifie comme un pivot discret entre Basson et certaines entreprises helvétiques.Peter Regli, ex-chef du renseignement militaire suisseL’affaire prend un tournant spectaculaire en mars 1999. Alors en reportage au Cap, Ceppi est arrêté le 5 mars 1999 et détenu quatre jours par les autorités sud-africaines. Il évoque une tentative claire d’intimidation, voire d’espionnage inversé : obtenir des informations sur ses sources et ses documents. Loin de l’intimider, cette arrestation renforce sa détermination à exposer les jeux troubles entre puissances discrètes.Peu après, en août 1999, éclate l’affaire Dino Bellasi : ce comptable du service de renseignement est arrêté pour détournement de fonds. D’abord décrit comme un escroc isolé, Bellasi affirme avoir agi sur ordre de Peter Regli dans le cadre d’un réseau clandestin financé hors budget officiel. L’affaire révèle un système à deux vitesses, échappant aux mécanismes de contrôle parlementaire et judiciaire.Plus de 25 ans après, Jean-Philippe Ceppi regrette que cette affaire n’ait jamais provoqué de véritable séisme politique en Suisse. Le silence des autorités, l’enterrement rapide des dossiers, la mise à la retraite anticipée de Regli : autant d’éléments qui, selon lui, témoignent d’une volonté farouche de préserver la raison d’État, même au prix de la transparence démocratique.Pour revoir le documentaire, cliquez sur ce lien. Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.
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Dans le cadre de la série audio Afrique du Sud et la Suisse, une "amitié" en or, produite par geneveMonde et Histoire Vivante (RTS), nous avons rencontré le journaliste d’investigation Jean-Philippe Ceppi. Auteur du reportage explosif diffusé dans Temps Présent le 29 avril 1999, il revient pour nous sur une affaire d’État aussi opaque que dérangeante.
Alors que l’Afrique du Sud est isolée sur la scène internationale en raison de sa politique d’apartheid, la Suisse refuse de se joindre aux sanctions économiques. Dans cette brèche diplomatique, ses services de renseignement maintiennent – et même renforcent – leurs contacts avec leurs homologues sud-africains.
Jean-Philippe Ceppi enquête sur ces relations dès la fin des années 1990. Son investigation le mène jusqu’à Peter Regli, chef du renseignement militaire suisse, confronté sans détour dans le reportage de Temps Présent. Derrière les sourires diplomatiques, c’est un réseau discret mais structuré de collaborations confidentielles qu’il met en lumière.
Le journaliste de la RTS explique que ces liens se sont développés dans une logique typique de guerre froide : la peur du communisme permettait de justifier des alliances improbables, y compris avec un régime raciste. La Suisse échange alors des informations sensibles avec l’Afrique du Sud, notamment sur des armes chimiques et bactériologiques. Le nom de Wouter Basson – surnommé « Docteur la Mort » – revient régulièrement : ce médecin militaire sud-africain était chargé du programme « Coast », visant à développer des armes de destruction massive à visée sélective.
Intermédiaires, manipulations et arrestation
Un personnage-clé relie les acteurs suisses et sud-africains : Jürg Jacomet, agent suisse décédé en 1998, que Ceppi identifie comme un pivot discret entre Basson et certaines entreprises helvétiques.
Peter Regli, ex-chef du renseignement militaire suisse
L’affaire prend un tournant spectaculaire en mars 1999. Alors en reportage au Cap, Ceppi est arrêté le 5 mars 1999 et détenu quatre jours par les autorités sud-africaines. Il évoque une tentative claire d’intimidation, voire d’espionnage inversé : obtenir des informations sur ses sources et ses documents. Loin de l’intimider, cette arrestation renforce sa détermination à exposer les jeux troubles entre puissances discrètes.
Peu après, en août 1999, éclate l’affaire Dino Bellasi : ce comptable du service de renseignement est arrêté pour détournement de fonds. D’abord décrit comme un escroc isolé, Bellasi affirme avoir agi sur ordre de Peter Regli dans le cadre d’un réseau clandestin financé hors budget officiel. L’affaire révèle un système à deux vitesses, échappant aux mécanismes de contrôle parlementaire et judiciaire.
Plus de 25 ans après, Jean-Philippe Ceppi regrette que cette affaire n’ait jamais provoqué de véritable séisme politique en Suisse. Le silence des autorités, l’enterrement rapide des dossiers, la mise à la retraite anticipée de Regli : autant d’éléments qui, selon lui, témoignent d’une volonté farouche de préserver la raison d’État, même au prix de la transparence démocratique.
Pour revoir le documentaire, cliquez sur ce lien.
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David Glaser
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