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Épisode
12 mars 2025 - 13min
Nous sommes en 1984, évidemment sinon ça n’aurait pas grand sens. Le monde est divisé en trois grands blocs en guerre les uns contre les autres (Voilà qui nous changera, me direz-vous ! ou pas). Sauf que ces trois blocs, (appelés : Océania, Eurasia et Estasia) sont tous dirigés par...
Nous sommes en 1984, évidemment sinon ça n’aurait pas grand sens. Le monde est divisé en trois grands blocs en guerre les uns contre les autres (Voilà qui nous changera, me direz-vous ! ou pas). Sauf que ces trois blocs, (appelés : Océania, Eurasia et Estasia) sont tous dirigés par des partis communistes qui devaient être, à l’origine, les libérateurs du prolétariat.Dans "1984", l’histoire se passe à Océania, à Londres précisément, où règne une dictature d’un Parti unique, le Parti de l’ANGSOC (comprenez le socialisme anglais), dirigé par la figure tutélaire de Big Brother et dont l’administration est d’une simplicité déconcertante, d’une simplicité à faire envier un Donald Trump ou un Javier Milei. Quatre ministères seulement gouvernent ; le ministère de la Vérité, le ministère de la Paix, le ministère de l’Amour et le ministère de l’Abondance dont les noms sont Miniver, Minipax, Miniamour et Miniplein. Dit comme ça, on a l’impression que ce sont des petites friandises sucrées à prendre l’après-midi avec un verre de thé (anglais évidemment) mais ce n’est pas du tout cela. Parce qu’à Océania, le plaisir n’est nullement de mise. Les enfants sont élevés pour espionner et dénoncer leurs parents, la sexualité est réprimée ; le désir étant le témoignage de l’individualité. Bref, on est loin de la mélodie du bonheur ! Big Brother est introduit dans chaque maison et appartement : plus aucune distinction n’existe entre les sphères publique et privée...Dans ce roman, George Orwell livre une critique acerbe et intemporelle du totalitarisme. Si intemporelle qu’elle n’a jamais disparu du paysage littéraire avec des pics de vente enregistrés notamment lors des affaires Snowden ou Assange, des élections américaines de ces 10 dernières années ou avec la pandémie du Covid-19. Mais Orwell a surtout écrit un roman à portée PHI-LO-SO-PHI-QUE dans lequel il livre une véritable ode à la culture et à la langue, qui, on ne le répétera jamais assez, peuvent être aussi bien les armes que les antidotes des mouvances totalitaires. Ne dit-on pas : « Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve ».1984 de George Orwell, Gallimard, 1949 (désormais dans le domaine public depuis 2021)Extraits sonores :Interview de George Orwell pour la BBC (1949), du documentaire George Orwell - A Life in Pictures de Chris Durlacher, 2003Doublespeak de Thrice (2009), paroles et musique de Thrice1984 de David Bowie (1974), paroles et musique de David Bowie Montage et réalisation : Othmane JmadHébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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Nous sommes en 1984, évidemment sinon ça n’aurait pas grand sens.
Le monde est divisé en trois grands blocs en guerre les uns contre les autres (Voilà qui nous changera, me direz-vous ! ou pas). Sauf que ces trois blocs, (appelés : Océania, Eurasia et Estasia) sont tous dirigés par des partis communistes qui devaient être, à l’origine, les libérateurs du prolétariat.
Dans "1984", l’histoire se passe à Océania, à Londres précisément, où règne une dictature d’un Parti unique, le Parti de l’ANGSOC (comprenez le socialisme anglais), dirigé par la figure tutélaire de Big Brother et dont l’administration est d’une simplicité déconcertante, d’une simplicité à faire envier un Donald Trump ou un Javier Milei. Quatre ministères seulement gouvernent ; le ministère de la Vérité, le ministère de la Paix, le ministère de l’Amour et le ministère de l’Abondance dont les noms sont Miniver, Minipax, Miniamour et Miniplein. Dit comme ça, on a l’impression que ce sont des petites friandises sucrées à prendre l’après-midi avec un verre de thé (anglais évidemment) mais ce n’est pas du tout cela.
Parce qu’à Océania, le plaisir n’est nullement de mise. Les enfants sont élevés pour espionner et dénoncer leurs parents, la sexualité est réprimée ; le désir étant le témoignage de l’individualité. Bref, on est loin de la mélodie du bonheur ! Big Brother est introduit dans chaque maison et appartement : plus aucune distinction n’existe entre les sphères publique et privée...
Dans ce roman, George Orwell livre une critique acerbe et intemporelle du totalitarisme. Si intemporelle qu’elle n’a jamais disparu du paysage littéraire avec des pics de vente enregistrés notamment lors des affaires Snowden ou Assange, des élections américaines de ces 10 dernières années ou avec la pandémie du Covid-19. Mais Orwell a surtout écrit un roman à portée PHI-LO-SO-PHI-QUE dans lequel il livre une véritable ode à la culture et à la langue, qui, on ne le répétera jamais assez, peuvent être aussi bien les armes que les antidotes des mouvances totalitaires. Ne dit-on pas : « Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve ».
1984 de George Orwell, Gallimard, 1949 (désormais dans le domaine public depuis 2021)
Extraits sonores :
Interview de George Orwell pour la BBC (1949), du documentaire George Orwell - A Life in Pictures de Chris Durlacher, 2003
Doublespeak de Thrice (2009), paroles et musique de Thrice
1984 de David Bowie (1974), paroles et musique de David Bowie
Montage et réalisation : Othmane Jmad
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
Pas de transcription pour le moment.
Loubna Serraj
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